Qualite de Vie au Travail

La Santé Mentale au Travail

25 novembre 2025

En 2025, alors que la RSE s’impose comme un enjeu stratégique à l’échelle mondiale, les lieux de travail sont plus que jamais au cœur de cette mobilisation. Les organisations ont aujourd’hui l’opportunité d’inscrire la prévention de la santé mentale dans une dynamique durable, structurée et partagée. Comprendre, agir et prévenir ne relèvent plus d’une option.

Qu’est-ce que la Santé Mentale ?

Selon l’ANACT, en s’appuyant sur les définitions de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Organisation internationale du travail (OIT), la santé mentale ne se limite pas à l’absence de troubles psychiques.

Elle correspond à un état de bien-être qui permet à chacun :

  • de faire face aux stress de la vie,
  • de mobiliser pleinement ses capacités,
  • d’apprendre, de travailler sereinement,
  • et de contribuer positivement à son environnement social et professionnel.

Dans le cadre du travail, la santé mentale implique la capacité des salarié·e·s à disposer de marges de manœuvre, de ressources suffisantes, de conditions favorables à l’expression et à l’action sur leur travail. Elle est donc indissociable de l’organisation du travail et de la qualité des relations professionnelles.

Santé mentale vs charge mentale ?

La charge mentale désigne la part de la charge de travail liée aux sollicitations cognitives et psychiques : réflexion, anticipation, coordination, vigilance, préoccupations… Elle correspond à l’effort mental que les individus doivent fournir pour réaliser leur activité.

Lorsque les sollicitations dépassent les ressources disponibles, la charge mentale devient excessive et peut altérer :

  • la santé psychique,
  • l’engagement,
  • la performance,
  • la qualité des relations,
  • et la capacité à prendre du recul.

Ainsi, la santé mentale d’une équipe ne peut être préservée sans une compréhension fine et une régulation continue de la charge mentale inhérente au travail réel.

Voir le guide de l’anact sur la santé mentale au travail (juin 2025)

Quelles actions de prévention ?

1. Former les managers : un levier essentiel

Dans une démarche de prévention de la santé mentale en entreprise, la formation des managers est un axe stratégique. Les managers jouent en effet un rôle central dans la régulation du travail, la qualité du climat social et la prévention des risques psychosociaux.

Les former permet :

  • de construire un langage commun autour de la santé mentale, de la charge de travail et des signaux d’alerte,
  • de susciter une prise de conscience de l’impact du management sur le bien-être psychique des équipes,
  • de définir un cadre partagé : règles de fonctionnement, modalités de régulation, pratiques de feedback, espaces d’échanges, gestion des imprévus.

Un cadre managérial clarifié, co-construit et compris de tous contribue à un environnement de travail sécurisé, stable et protecteur pour la santé mentale.

2. Évaluer la charge de travail réelle : une démarche structurante

Évaluer la charge de travail réelle est indispensable pour préserver la santé mentale au sein des organisations. L’ANACT rappelle l’importance de distinguer :

  • la charge prescrite (ce qui est demandé),
  • la charge réelle (ce que le travail nécessite réellement : arbitrages, interruptions, coordination, imprévus, exigences émotionnelles…).

C’est dans l’écart entre les deux que se nichent les tensions, les risques de surcharge ou les dysfonctionnements. L’évaluation doit donc intégrer les exigences du travail, les ressources disponibles et les marges de manœuvre pour ajuster ou réguler.

Elle permet d’identifier les zones de surcharge, les tâches invisibles, les pics d’activité mal anticipés… et de déployer des actions correctrices : ajustement des objectifs, optimisation des outils, régulation du travail, réorganisation des flux ou développement des compétences.

3. Créer des espaces de discussion sur le travail : un outil de prévention puissant

Les espaces de discussion sur le travail sont aujourd’hui considérés comme un dispositif incontournable pour soutenir la santé mentale. Ils offrent un cadre où les équipes peuvent échanger sur le travail réel : difficultés, réussites, irritants, contraintes, besoins d’ajustement.

L’ANACT insiste sur la nécessité de les structurer avec des règles de confidentialité, des objectifs clairs et une animation neutre. L’enjeu n’est pas d’exprimer des plaintes, mais de mettre le travail en débat pour :

  • comprendre les contraintes,
  • rendre visibles les tâches invisibles,
  • coconstruire des solutions réalistes,
  • améliorer la coordination,
  • anticiper les surcharges,
  • renforcer la reconnaissance et la coopération.

Ces espaces constituent ainsi un outil essentiel de prévention, renforçant le sentiment d’appartenance, la cohésion et un climat de travail plus serein et plus équitable.

4. Mettre en place des systèmes d’alerte : détecter tôt pour prévenir efficacement

Pour renforcer la prévention de la santé mentale au travail, la mise en place de systèmes d’alerte constitue un complément indispensable aux actions de régulation et de dialogue. Ces dispositifs permettent de repérer précocement les signaux de surcharge, de détresse ou de déséquilibre travail-ressources, avant que la situation ne se dégrade.

Les alertes peuvent prendre différentes formes :

  • Indicateurs RH : absentéisme, turn-over, retards répétés.
  • Signaux managériaux : perte d’efficacité, irritabilité, isolement, erreurs inhabituelles.
  • Remontées directes : signalements des salarié·e·s via des canaux sécurisés.

L’objectif n’est pas de surveiller, mais de protéger. Il s’agit de créer un environnement où chacun peut signaler une difficulté sans crainte, dans un cadre confidentiel et bienveillant.

Conclusion

Préserver la santé mentale au travail n’est plus un sujet périphérique : c’est un enjeu stratégique, humain et organisationnel.

Les entreprises qui investissent dans la formation managériale, l’évaluation de la charge réelle et les espaces de discussion s’engagent dans une dynamique durable de prévention. En agissant sur l’organisation du travail, elles renforcent la qualité de vie au travail, la performance collective et la capacité des équipes à traverser les transformations.

Promouvoir la santé mentale, c’est finalement créer les conditions d’un travail soutenable, respectueux et porteur de sens.

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